Notre commanditaire partage sa vie et son temps entre Buenos Aires et Karlsruhe (ville en Allemagne). Elle constate une grande différence culturelle.

 

En effet, en Argentine, la culture est ancrée dans les mœurs, elle fait partie intégrante de l'éducation, elle est "inscrite dans le gènes". Buenos Aires brasse une mixité culturelle qui stimule la curiosité alors qu'à Karlsruhe cet intérêt pour la culture, plutôt que d'être naturelle, doit s'acquérir.

 

Le commanditaire se demande comment développer la créativité de manière autonome dans un lieu où l'accès à la culture demande un effort. Alors comment éveiller cet appétit dans un endroit où il n'y en a pas ? Comment semer la curiosité sur un terrain à priori stérile ?

 

À partir d'une scène écrite, nous choisissons d'amener une situation théâtrale dans un  lavoir pour attirer la curiosité des personnes qui y font leurs machines et en éprouver, durant quelques heures, cette étrange cohabitation. 

 

La scène choisie est la plus forte de Strinberg,  dans un espace intime et confiné, nous découvrons deux femmes, autrefois amies, devenues rivales car maîtresses d’un même homme. L’une parle, l’autre se tait. Du rapport de force entre elles, naît un lien troublant et ambigu , une  guerre des cerveaux , une lutte pour la domination. 

 

La scène est subtile , électrique et bien que sublimement cruel dans le verbe, elle  peut se fondre dans un espace commun tout en interpellant .

 

Nous, nous chercherons à être au plus proche d'une vérité dans le mot et l'action afin de mêler le faux au vrai.

 

Dans cette recherche,  lorsque nous sentons les gens curieux de ce qui ce passe, nous leur demandons  si ils y  ont cru.

 

L'expression "laver son sale linge en public" aura pris tout son sens ce jour là...

 

Emilie Pesci, Charlotte Larguier (étudiantes de l'ESACT)