top of page

Demande du Commanditaire : Dénoncer les logiques institutionelles, le court-terme et la non-transversalité des combat sociaux.

 

Artistes : Mathilde Faure, Anne-Cécile Vandalem.

 

"Dénoncer les logiques institutionelles, le court-terme et la non-transversalité des combats sociaux " aura lieu le vendredi 21 novembre à la Gare des Guillemins.

 

 

 

 

 

 

Didier est administrateur du "Monde des Possibles", une association liegeoise qui vient en aide aux demandeurs d'asiles. Il nous a parlé de son malaise face à différentes réalités :

 

- la logique de fonctionnement des ASBL, qui veulent exister au service d'une cause, mais qui consacrent une grande partie de leurs activités à entretenir leur propre existence, notamment dasn la recherche de subsides.

 

- la logique d'urgence dans laquelle agissent les sans-papiers qui bénéficient des services du Monde des Possibles. Ils viennent apprendre le français, prendre une douche, se consacrent à l'obtention d'un permis de séjour, mais sont tellement pris dans leur situation personnelle qu'ils n'ont pas la disponibilité pour lutter pour l'amélioration de la condition des demandeurs d'asile.

 

- le manque de transversalité entre les luttes, au point que notre commanditaire a parfois l'impression de prendre les subsides à une autre cause qui en aurait aussi besoin. Pourquoi ceux qui luttent pour les sans-papiers ne luttent pas pour les droits des femmes, les femmes ne s'engagent pas pour les retraités, etc ? De nombreux problèmes sociaux ont pourtant un lien structurel commun auquel il faut s'attaquer si on veut les régler en profondeur.

Face à ces situations absurdes et inextricables, le pouvoir de l’œuvre artistique semble tellement faible qu'on en vient à douter de son utilité.

 

Il me semble que ma seule possibilité est de dénoncer cet état du monde en donnant à voir des actions simples, mais vaines. Je mettrai ainsi en avant l'étrangeté de l'acharnement à faire quelque chose qui ne sert à rien, alors qu'on n'a d'autre choix que de continuer. J'invite le groupe d'éducation permanente de l'ASBL Le Monde des Possibles à prendre une part active à ma démarche.

Lors des séances de travail avec ce groupe [éducation permanente du monde des possibles] nous cherchons à élaborer plusieurs actions vaines à réaliser sous forme de performance dans l'espace public : monter un escalator en sens inverse, ratisser un tas feuilles mortes dans le vent, remplir un seau percé... Mais rapidement nous nous rendons compte que l'accumulation de ces actions déforce notre propos. Nous décidons alors de nous concentrer sur une seule action : réaliser un château de cartes dans le vent. Cette action, vouée à l'échec, prend tout son sens lorsque nous décidons que nous serons vingt à la réaliser, que chacun aura a construire son propre château et qu’aucun de nous ne pourra entrer en interaction avec les autres, quoi qu’il arrive.

 

Le vendredi 21 novembre, de 13h à 15h, nous étions une vingtaine (des membres de l'équipe du Monde des Possibles, des primo-arrivants bénéficiant de l'aide de cette association et nous même) à tenter d’édifier des châteaux de cartes dans le vent, sur l'esplanade de la gare des Guillemins.

 

Mathilde Faure (étudianteà L'ESACT).

 

bottom of page