Demande du Commanditaire : Arrêter le temps
Artistes : Julie Carroll, Mathilde Faure.
"Arrêter le temps" a été réalisé le mardi 4 novembre, de 17h20 à 17h35.
Etant implantés sur le site de la gare des Guillemins, il était excitant de répondre à cette demande précisément sur ce lieu où tout le monde est pris par le temps. A partir de cette envie, nous nous sommes posé toute une série de questions.
Est-ce qu'il suffit de s'arrêter pour arrêter le temps ?
Si on arrête les gens, est-ce que le temps s'arrête ou est-ce qu'on leur fait juste perdre le leur ?
Si on arrête les trains, est-ce qu'on arrête le temps ou est-ce qu'on bloque simplement les gens ?
Si on arrête l'horloge centrale, est-ce que tout le monde arrête de courir après son train ?
Si le temps s'arrête, il ne peut pas y avoir que les gens qui s'arrêtent : qu'en est-il des escalators, du balai de l'ouvrier communal, du pigeon qui survole l'esplanade ?
Ensuite nous nous sommes dit que lorsqu'on prend une photo, le temps s'arrête sur la rétine de l'appareil.
Finalement, l'essentiel n'est-il pas d'arrêter le temps aux yeux de notre commanditaire ?
Nous avons voulu proposer à notre commanditaire un vrai moment hors-du-temps.
Nous l’avons invité à se placer sur l’un des balcons les plus élevés de la gare des Guillemins coiffé d’un casque anti-bruit pour qu’il puisse s'isoler. Durant 15 minutes, il est le spectateur privilégié de l’effervescence de la gare et notamment de l'arrivée du train de Bruxelles de 17h22, et puis...
Soudain, au milieu de la foule, une trentaine de complices de tous âges s’immobilisent sur l’ esplanade des Guillemins : un couple sur le point de s’embrasser, un papa prêt à refermer le blouson de son garçon, des gens en retard figés dans leur course, un escalator à l’arrêt sur lequel une femme l’est également, un homme avec un chapeau… et même des passants s’immobilisent à leur tour, tel un homme, sa petite fille et son chien...
Entre 17h20 et 17h35, le commanditaire, et les usagers de la gare, ont été les témoins de cet étrange évènement pendant lequel le temps a été suspendu.
Julie Carroll, Mathilde Faure (étudiantes ESACT).